Informazioni che faticano a trovare spazio

Ben Zygier, il detenuto ebreo suicida che è il nuovo affaire in Israele

L’affaire Ben Zygier, il giovane ebreo australiano suicida in carcere due anni in Israele. Era stato reclutato dal servizio segreto Mossad. L’inchiesta di Le Monde del 17.2.13:

Ben Zygier, “prisonnier X” qui embarrasse Israël

Le Monde.fr | 15.02.2013 à 21h31 • Mis à jour le 16.02.2013 à 11h23Par Hélène Sallon

Qui était le mystérieux “prisonnier X” détenu au secret dans la prison de haute sécurité d’Ayalon, à Ramlé, dans le sud de Tel-Aviv, entre février et décembre 2010 ? Quel secret pouvait-il bien garder pour que la justice israélienne et le Shin Bet, les services de sécurité intérieure, imposent la plus stricte censure auxmédias et organisations des droits de l’homme qui ont tenté d’enquêter sur l’affaire ?

La diffusion, mardi 12 février, d’une enquête de la chaîne australienne ABC a donné quelques éléments : Ben Zygier, un juif australien ayant immigré en Israëlen 2001 et âgé de 34 ans à sa mort, avait été recruté par le Mossad, le service du renseignement extérieur israélien. De cette histoire réunissant tous les ingrédients d’un bon roman d’espionnage, les autorités israéliennes n’ont finalement accrédité qu’une version minimale. Un texte de six paragraphes, dont la justice israélienne a autorisé mercredi la diffusion.

L’histoire de Ben Zygier débute comme celle de nombreux “olim” (“immigrés juifs en Israël”). Né à Melbourne dans une famille très active au sein de la communauté juive, le jeune homme est membre du mouvement de jeunesse juif Hashomer Hatzahir (“la jeune garde”). Il effectue de nombreux séjours en Israël. Devenu avocat, en 2001, il décide d’immigrer en Israël où il épouse une Israélienne, avec qui il aura deux enfants. Les médias israéliens estiment que l’homme aurait effectué son service militaire à son arrivée en Israël.

D’anciennes connaissances peinent encore à l’imaginer dans cette double vie d’agent du Mossad. “Je n’aurais jamais imaginé que quelqu’un comme lui puisse être au Mossad. Ben parlait trop”, a déclaré sous couvert de l’anonymat un ancien ami du mouvement de jeunesse, au JTA. L’homme se serait pourtant ouvertement confié à deux amis, indique le quotidien israélien Haaretz“Il m’a dit qu’il venait d’être recruté. J’étais choqué. C’est le type de sujet sur lequel les gens plaisantent souvent, mais je n’avais aucune raison de douter de lui”, a indiqué un ami de Melbourne.

L’appartenance de Ben Zygier aux services secrets israéliens n’a pas fait l’objet de démenti. Sans le dire ouvertement, son avocat Avigdor Feldman a même laisséentendre que Ben Zygier travaillait bien pour le Mossad. “L’agent de liaison du Mossad avec lequel j’étais en contact m’a informé que, malheureusement, mon client n’était plus en vie”, a raconté l’avocat.

  • Pourquoi a-t-il été arrêté par Israël ?

Le profil de Ben Zygier avait très vite éveillé les soupçons des services de renseignement australiens, l’ASIO. Ils auraient été alertés par la demande effectuée lors d’un passage de Ben Zygier en Australie d’un nouveau passeport sous le nom de Ben Allen, rapporte le journal électronique +972. Les médias relatent qu’il aurait par la suite à nouveau changé d’identité pour Ben Alon puisBenjamin Burrows.

Selon le Sydney Morning Herald, Ben Zygier faisait partie d’un groupe de trois binationaux israélo-australiens placés début 2010 sous la surveillance de l’ASIO.“Ces hommes ont utilisé leurs nouveaux passeports pour voyager en Iran, enSyrie et au Liban, rapporte le journal. Ils avaient également tous trois des parts dans une société vendant du matériel électronique en Iran, rapportait le journal The Age en février 2010. Le quotidien australien rapporte que le correspondant de Fairfax Media, Jason Koutsoukis, avait à cette occasion appelé Ben Zygier. Il lui avait alors révélé les soupçons pesant sur son appartenance au Mossad et l’existence d’une enquête de l’ASIO à son sujet.

Cette conversation pourrait être liée, estime Haaretz, à l’arrestation quelques jours plus tard de Ben Zygier par le Shin Bet. Au nombre des pistes évoquées sur les raisons de cette arrestation, le groupe australien Fairfax Media cite des sources sécuritaires australiennes selon lesquelles Ben Zygier a été arrêté parce qu’il était sur le point de divulguer au gouvernement de Canberra ou à la presse des informations sur les opérations secrètes israéliennes, dont l’usage de faux passeports.

La détention de Ben Zygier est intervenue à un moment de tension aiguë entre Israël et l’Australie. Mahmoud Al-Mabhouh, un cadre militaire du Hamas, est assassiné à Dubaï, en janvier 2010. Selon Dubaï, des passeports de plusieurs nationalités – dont un faux australien – ont été utilisés par les meurtriers. Ben Zygier était-il l’un des membres du commando qui a assassiné ce dirigeant du Hamas, chargé notamment de l’approvisionnement en armes du mouvement palestinien ?

C’est ce qu’affirme le journal koweïtien Al Jarid, qui cite des sources occidentales anonymes. Mais d’autres sources, dont la police de Dubaï, le démentent. Du fait de cet imbroglio diplomatique, les diplomates australiens n’ont pas demandé àavoir accès au prisonnier, indique le Brisbane Times. La famille ne l’a pas demandé non plus. Les diplomates australiens n’ont été impliqués dans l’affaire qu’après sa mort en détention.

  • Comment a-t-il pu se suicider en prison ?

L’homme s’est pendu dans sa cellule en décembre 2010. Son suicide éveille les soupçons. Cette célèbre cellule de l’aile 15, spécialement construite pour Ygal Amir, l’assassin de l’ancien premier ministre Yitzhak Rabin, a été équipée de caméras jusque dans les sanitaires afin de permettre une surveillance constante, 24 heures sur 24, indique Haaretz. Le système de surveillance identifie les mouvements corporels et la respiration. Une alarme est donnée si aucun mouvement n’est détecté en l’espace de cinquante secondes. Aucun suicide n’a eu lieu ces deux dernières années dans des cellules de ce type, précise le quotidien.

Cet acte a surpris son avocat, Avigdor Feldman, qui l’avait vu la veille. “A aucun moment, durant toute la conversation, je n’ai eu l’impression qu’il s’agissait d’une personne qui était sur le point de se supprimer”, a témoigné l’avocat spécialiste des droits de l’homme. “J’ai trouvé une personne en effet inquiète, à cause des circonstances, mais sûrement pas une personne émotionnellement détruite ou dépressive, pour autant que j’aie pu en juger”, a-t-il insisté. Sans divulguer les “crimes graves” reprochés à son client, M. Feldman a précisé que ce dernier était alors confronté à un choix cornélien entre négocier une peine – soit un certain nombre d’années en prison – ou bien continuer à se défendre lors d’un procèsdifficile qui, en cas de culpabilité, aurait pu aboutir aussi à une détention prolongée.“Ceux qui l’interrogeaient lui ont dit qu’il pouvait s’attendre à une longue peine de prison et qu’il serait rejeté par sa famille et la communauté juive”, a ajouté l’avocat.“Ils ont fait jouer toutes les cordes sensibles, et je suppose que cela a finalement abouti à cette fin tragique.”

Un éditorialiste de Haaretz évoque ainsi deux scénarios : une négligence du service pénitentiaire ou “l’autre alternative : quelqu’un a poussé Zygier à la mort, psychologiquement, si ce n’est physiquement”. Sans adhérer totalement à cette thèse, nombre de commentateurs israéliens se disent troublés par les multiples zones d’ombre de l’affaire. “Les questions (…) sont nombreuses et troublantes. Y a-t-il eu une tentative des différents organismes gouvernementaux, dont le procureur général et les agences de sécurité, de blanchir l’affaire et d’empêcher une enquête indépendante sur les circonstances de sa mort ?”, s’interroge l’éditorialiste du Yediot Aharonot Shimon Shiffer.

  • Quels sont les faits qui lui sont reprochés ?

Des analystes soulignent que, selon le ministère de la justice israélien, la famille de Ben Zygier a été immédiatement informée de son arrestation, des avocats mis à sa disposition et toutes les procédures légales respectées. Le quotidien de droite Maariv critique ainsi “les informations publiées en Australie présentant l’image d’un homme qui a été emprisonné sans procès, sans procédure légale, en isolement total”. L’avocat Avigdor Feldman admet, lui aussi que, malgré les aspects mystérieux de l’affaire, les droits légaux du “prisonnier X” ont été respectés, “sinon rien ne serait sorti”. Le ministère de la justice a assuré qu’une enquête avait été ouverte sur d’éventuelles négligences relatives au décès du“prisonnier X”. Selon le quotidien Haaretz, les pouvoirs publics ont accepté deverser “plusieurs millions de shekels” à la famille de Ben Zygier il y a un mois et demi, lorsque l’enquête interne a conclu au suicide.

Les procédures qui ont entouré sa détention laissent penser à une implication dans des actes “d’espionnage, de trahison, des informations très très sensibles qui, si elles étaient connues d’autres personnes, pourraient poser une menace immédiate à l’Etat d’Israël”, a justifié une source des renseignements à la chaîne australienne ABC. D’anciens membres des services de renseignement israéliens affirment que la détention au secret d’anciens espions est parfois nécessaire pour éviter que les pays dans lesquels ils ont effectué des missions ne découvrent leur véritable identité et ne débusquent d’autres agents secrets présents sur place. L’appartenance supposée de Ben Zygier au Mossad et son implication dans des opérations secrètes, s’ils étaient avérés, estime le journal électronique +972,“explique pourquoi Israël s’est autant démené pour garder son identité secrète”.

La censure imposée aux médias israéliens et aux associations de droits de l’homme depuis 2010 fait toutefois l’objet de nombreuses critiques. “On appelle cela une disparition, et une disparition n’est pas seulement une violation des droits de la personne à un procès équitable, c’est un crime”, a dénoncé Bill van Esveld, un avocat de Human Rights Watch basé à Jérusalem. Dans les médias israéliens, on critique aussi l’imposition d’une censure. Alors que le journaliste d’Haaretz Yoel Marcus met en lumière l’absurdité de l’application des règles de la censure militaire, le site électronique +972 se demande s’il était au fond question de protéger la sécurité nationale ou davantage les responsables des échecs mis en lumière dans cette affaire ?

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