Frantz Fanon, uomo di rottura. Un libro lo ricorda
domenica, 9 Gennaio, 2011Riprendo da Echorouk, un blog e giornale online algerino in tre lingue (arabo, inglese e francese), questa recensione su un nuovo studio su Frantz Fanon.
In questi giorni la cittadina algerina di Blida, dove Fanon poco più che ventenne fece lo psichiatra nell’ospedale che ora gli è intitolato,è stata raggiunta dai moti dei giovani maghrebini senza futuro.
Uno dei tre morti degli scontri, Akriche Abdelfattah, è morto proprio in quell’ospedale di Blida dove il giovane Fanon ancor prima di rappresentare in giro per il mondo l’Fnl algerino aveva scoperto le magagne della psichiatria occidentale e del suo modo di essere usata a volte contro i poveri del terzo mondo.
Ciò che poi scrisse in “Pelle nera maschera bianche” (Tropea 1996), analizzando proco prima di morire giovanissimo il rapporto tra colonizzatori e colonizzati.
Fanon è morto poi a soli 36 anni di leucemia, nel lontano ormai 1961. Da noi se ne interessò Giovanni Pirelli, che lo tradusse. Nel 1966 gli intitolammo, con l’amico Guelfo Guelfi, una libreria a Pisa. I giovani in rivolta nelle sue terre d’elezione, da dove fu espulso nel ’57 per essere lui martinicano amico e intimo della resistenza algerina, che cosa sanno di lui?
Ecco a chi interessa qualche riga sul libro di Albdelkader Benarab ricercatore alla Sorbona.
«Frantz Fanon : l’homme de rupture », de Abdelkader Benarab
2010.12.31 De notre bureau en France Jacky Naidja (Echorouk)
Les éditions parisiennes, Alfabarre, dans leur collection « Les fourmis rouges dans nos sommeils », série cinquantenaire des Indépendances sur le Tiers-Monde viennent de publier « Frantz Fanon, l’homme de rupture ». Un ouvrage de Abdelkader Benarab* distingué par le prix de la Sélection Franco-arabe pour sa contribution à l’ouvrage sur « Les Maghrébins de France » publié par les éditions Privert.
Ce livre d’une centaine de pages dense et précis, présente Frantz Fanon dans un parcours atypique au cours d’une période où la lutte pour l’indépendance de l’Algérie était à l’ordre du jour. Et à travers ce combat, il est devenu un héros, frère des Algériens, ami de l’Algérie combattante, de l’Afrique en marche, de tous les émancipés et des hommes libres de tous les continents. Comment alors ne pas percevoir chez A. Benarab l’auteur, ce rappel à la mémoire, à l’histoire et à la maturité de l’esprit de Frantz Fanon né en Martinique et à peine âgé de 24 ans en ces temps durs des guerres de libération que connaissait l’Afrique et où se jouait son destin. Rien en effet ne prédisposait Frantz Fanon à une carrière aussi prestigieuse, souvent complexe et parfois controversée. A. Benarab a su avec ce livre et le privilège en référence aux travaux d’Edouard Said et de Homi Bhabha, de mettre en lumière F. Fanon et lui redonner une nouvelle existence grâce à la fécondité de son langage et surtout le poids des mots sincères à son endroit, déployés avec aisance et finesse tout au long de son récit. Distinguant surtout ce qui peut être la cause fondamentale de l’aliénation du colonisé tout en analysant avec clarté et lucidité les questions que F. Fanon offre au raisonnement d’Hegel sur les rapports du maître et de l’esclave. Rappelant effectivement que F. Fanon a été aussi un « précurseur » parmi les précurseurs sur les autres questions de l’ordre immuable imposé par le système colonial. Sa ligne de pensée étant en permanence traversée par le rapport ambigu subalterne / hégémonique, culture populaire / culture dominante, suprématie culturelle / identité raciale, sans oublier de le distinguer sur les relations toutes aussi ambiguës d’ailleurs avec Jean Paul Sartre à propos justement de la préface de son livre ” Les Damnés de la Terre “.La critique d’alors l’ayant vu comme un suppôt de la violence et ne l’a pas épargné pour autant à ce sujet au point qu’il fut moins jugé pour son œuvre que pour l’Antillais qu’il était au moment même où l’intelligentsia française « a tiré l’écriture de F. Fanon vers une violence fantasmée ». En vérité c’est la Révolution algérienne qui était visée à travers lui. A partir de ce travail de recherche laborieux, méticuleux d’un intellectuel qui a beaucoup lu et apprécié F. Fanon, l’auteur porte aussi un regard lumineux sur ce personnage hors du commun, assurément original. D’abord Officier en formation au service de la France en 1944 à Bougie, puis après des études de médecine à Lyon, le voilà affecté comme médecin-chef en Psychiatrie à l’hôpital de Blida à l’âge de 28 ans. C’est là dans l’Algérie considérée comme le laboratoire exemplaire de la tension exercée par le colonialisme et ses effets dévastateurs sur la population qu’il va faire ses preuves .Une expérience excellente qui va lui permettre de remettre en cause le fondement même de la pratique de la psychiatrie dans le contexte colonial pour démontrer la rigidité des méthodes pratiquées dans la société musulmane. « Il est alors pourvoyeur de la vérité transgressive et traditionnelle » dira de lui plus tard l’universitaire américain d’origine indienne Homi Bahbha dans une époque que l’on peut appeler l’ère des libérations qui va marquer d’une manière tout à fait perturbée la fin de l’ère coloniale ouvrant ainsi la porte des grands espaces de liberté comme d’autres précurseurs illustres avant lui ayant pour noms : Martin Luther King, Marvin Garvey, Cheikh Anto Diop, Mohamed Boudiaf , Kwame Nkrumah ou W.B du Bois entre autres…Ainsi toute l’action et l’œuvre de F. Fanon vont s’inscrire dans cette logique de la rupture avec le passé. Le passé d’une aliénation et d’un servilisme longtemps subis. A .Benarab souligne en outre que F .Fanon qui a séduit les masses colonisées plus qu’un autre n’a réussi à le faire à son époque, que parce qu’il n’était pas un homme politique, ni un chef de guerre mais grâce seulement à sa verve politique et poétique contenues dans toute son œuvre. De là s’explique le prestige qu’a auréolé sa courte carrière. Il démissionnera de son poste de directeur d’hôpital en 1956 répondant à l’appel du FLN. En 1958, il est délégué par le FLN pour représenter l’Algérie en lutte en assistant au Ghana au congrès panafricain d’Accra. Les jalons des idées tiers- mondistes sont déjà étalés au grand jour en présentant l’Algérie comme modèle de libération exclusif. Ambassadeur du GPRA plus tard, il a apporté à l’Algérie un nouveau souffle et un dynamisme remarquable aux relations extérieures sans précédent dans le monde en témoin vivant du mouvement de libération nationale. .Dans cette étape importante et un demi-siècle après, les résonnances profondes et les appels de F. Fanon ne cessent d’interpeller comme une profession de foi, de vérité et d’espoir. Le 6 décembre 1961, à l’âge de 36 ans l’Homme de rupture décède des suites d’une leucémie à Washington. Il est d’abord inhumé au cimetière des martyrs à Tunis puis son corps fut rapatrié de Tunisie en Algérie indépendante qu’il aurait aimé voir en ces jours de gloire et de liberté, où il repose désormais parmi ses frères en terre algérienne avec son dernier vœu accompli. Mais va rester son œuvre qui va demeurer au-delà des vissicitudes des évènements comme un véritable support de cette nouvelle lecture de l’histoire. A. Benarab a su par cette analyse très succincte sur une partie de l’œuvre de F. Fanon apporté d’ultimes éclairages très précieux sur l’homme qui a fait triompher la dignité de l’esprit.
*Abdelkader Bebarab:
Né à Setif, docteur en littérature française, titulaire d’une maitrise en littérature arabe à la Sorbonne exerce actuellement comme attaché de recherche et chargé de cours à Paris III Sorbonne Nouvelle. Longtemps préoccupé par la question culturelle et religieuse au sein des communautés, A. Benarab a publié de nombreux ouvrages dont les « voix de l’exil (1996), les mots(1994) et Maghrébins de France(2005) dont il a été récompensé par le prix de la sélection Franco- arabe. Conférencier hors pair, il est omniprésent dans les colloques et autres rendez-vous internationaux dans des domaines spécialisés comme le développement et la diffusion de la Presse, de la langue et de la culture arabes et particulièrement sur les thèmes des relations interculturelles et la littérature africaine.
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