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Omar Souleiman, l’ombra del Cairo

Chi è Omar Souleiman, il 74enne capo dei servizi segreti ingaggiato da Mubarak per il rimpasto governativo come suo vicepresidente? Ha già salvato Mubarak nel ’95. Bestia nera dei Fratelli Musulmani l’uomo è apprezzato da Usa e Israele, un vero boss del Medio Oriente. Un ritratto di Libération del 30.1.2011:

Omar Suleiman, l’ombre du Caire

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A 74 ans, le chef des services de renseignements égyptiens est l’homme le plus puissant du pays après le président. En charge des dossiers clés , présent dans les sommets de la Ligue arabe, il pourrait succéder à Hosni Moubarak.

Par CLAUDE GUIBAL Le Caire, de notre correspondante

Nom : Suleiman. Prénom : Omar. Profession : chef des services de renseignements égyptiens. Signe particulier : l’un des hommes les plus puissants du Proche-Orient. «Une intelligence hors pair mise au service d’une obsession : servir son pays et protéger son président.» Ainsi le décrivait un diplomate occidental qui, en poste au Caire, avait eu l’occasion d’observer cette ombre discrète postée derrière Hosni Moubarak. Entre les deux hommes existe une absolue confiance. Une loyauté à toute épreuve qui a permis au maître espion de devenir le chef d’orchestre de tous les dossiers sensibles de l’Egypte, à commencer par la question palestinienne, qu’il gère depuis près de dix ans.

L’événement fondateur de cette amitié est bien connu : le 26 juin 1995, le jour vient de se lever sur Addis-Abeba, la capitale éthiopienne. Assis avec le raïs dans la voiture blindée qu’il a voulu, contre l’avis général, faire spécialement venir du Caire, Omar Suleiman regarde défiler la route qui les mène vers le bâtiment où se tient le sommet de l’Union africaine quand le convoi est pris pour cible par un commando islamiste. Deux officiers sont tués. A l’arrière du véhicule présidentiel, les deux hommes sont protégés par le blindage. Hosni Moubarak n’oubliera pas à qui il doit, ce jour-là, d’être resté en vie.

Comme son patron, Omar Suleiman est un militaire. Patriotisme, respect du chef, discipline, sens du devoir forment son credo personnel. La foi musulmane, aussi, est là. On le dit pieux, mais il n’en parle pas. Pas plus que du reste, d’ailleurs. Sa vie reste soigneusement privée. Pour comprendre d’où il vient, il faut aller chercher sur la terre rouge de Qena, dans le Saïd, cette Moyenne-Egypte difficile et pauvre où il voit le jour il y a soixante-quatorze ans. A 19 ans, c’est l’arrivée au Caire, à l’académie militaire. Puis un long stage de perfectionnement en Union soviétique, où l’Egypte nassérienne envoie alors se former ses meilleurs soldats. Il combat lors de la guerre des Six Jours, puis celle du Kippour, et passe un diplôme de sciences politiques avant de prendre, en 1991, la tête du renseignement militaire.

La bête noire des Frères musulmans

En 1993, il devient chef des moukhabarat, les redoutables services dont dépend la sécurité intérieure du pays. Des quinze hommes qui se sont succédé à ce poste, il est celui qui l’aura occupé – et de loin ! – pendant la plus longue durée. Plus de quinze ans, déjà. Un règne qui débute alors que l’Egypte fait face aux sanglantes attaques des groupes terroristes de la Gama’a al-Islamiya. Parallèlement aux forces du ministère de l’Intérieur, les hommes de Suleiman participent à la chasse aux terroristes. La traque est aussi brutale qu’efficace : à la fin des années 90, le problème semble réglé. Du moins jusqu’en 2004, lorsque les attentats reprennent dans la péninsule du Sinaï. Ses services sont d’ailleurs très actifs dans la traque d’Al-Qaeda, en particulier de l’adjoint d’Oussama Ben Laden, l’Egyptien Ayman al-Zawahri.

Entre les islamistes et Omar Suleiman, la détestation est mutuelle. Alors que les Frères musulmans représentent la principale opposition à Hosni Moubarak et détiennent près d’un cinquième des sièges au Parlement, l’homme de confiance du président ne cache pas son peu d’estime pour eux. Il tacle sèchement, dit-on, l’angélisme de ceux qui plaident en faveur de l’intégration de l’islam politique dans le jeu démocratique. Cette aversion pour les islamistes amène d’ailleurs certains à se demander s’il constitue le meilleur des interlocuteurs possibles avec le Hamas, la branche palestinienne de ces mêmes Frères musulmans. «Israël peut être tranquille, il ne fera aucun cadeau au Hamas !» dit un spécialiste au Caire.

A Washington, il est apprécié et jugé pragmatique et bien structuré. A Tel-Aviv, même son de cloche. Les Israéliens connaissent bien le personnage. Depuis la seconde Intifada, en 2000, c’est lui qui, dans la capitale égyptienne, gère le dossier israélo-palestinien. A lui les allers et retours entre les deux pays. A lui les missions difficiles, qu’il s’agisse de conclure une trêve ou de régler les détails de l’accord de vente de gaz égyptien à Israël.

Récemment, le quotidien hébreu Haaretz soulignait ses liens constants avec les services secrets, l’armée et le gouvernement israéliens. Ce qui ne fait pas pour autant de ce farouche défenseur des intérêts de l’Egypte un homme favorable à la cause israélienne.

Stratège du grand jeu palestinien

Il est, de fait, le meilleur connaisseur des chausse-trapes du processus de paix. Nul ne peut se flatter de connaître mieux que lui les responsables israéliens comme les chefs des factions palestiniennes. A l’époque d’Arafat, il a chapeauté la réorganisation des services de sécurité à Gaza, arbitré la rivalité entre les deux leaders du Fatah Mohamed Dahlan et Jibril Rajoub, observé la montée de Marwan Barghouti… Lors de multiples trêves et cessez-le-feu négociés avec le Hamas, Omar Suleiman a appris à connaître ses interlocuteurs. Pourtant, assurent certaines sources, il n’a pas vu venir le coup de force du Hamas à Gaza, en juin 2006. Une déconvenue d’autant plus grande qu’il semblait avoir verrouillé la zone en y plaçant ses hommes à des positions clés. Mais ce fin stratège sait rebondir, quitte à régler ses comptes plus tard.

Quand, en novembre 2008, le Hamas, après des mois de négociations, impose un camouflet à l’Egypte en annulant à la dernière minute la conférence de réconciliation interpalestinienne qui devrait se tenir au Caire, Suleiman fulmine, encaisse. Mais chacun sait qu’il n’oubliera pas. Même si, durant les opérations militaires à Gaza, il ne ménage pas ses efforts : il ferraille pied à pied avec Israël, le Hamas et le Fatah pour arracher un accord. Une équation impossible où se mêlent la réouverture des points de passages de la bande de Gaza, la libération des prisonniers palestiniens, celle du soldat israélien Gilad Shalit, les contingences électorales israéliennes, les luttes fratricides palestiniennes et les ficelles actionnées dans l’ombre par l’Iran, la Syrie et le Qatar, qui tente de ravir aux Egyptiens le leadership dans la région. Il gère la question palestinienne non comme un problème de politique extérieure, mais de sécurité nationale pour son pays, frontalier de la bande de Gaza.

Dans la presse égyptienne, ce travail est constamment souligné. C’est par ce biais qu’Omar Suleiman est sorti de l’anonymat dû à sa fonction, sa silhouette discrète se faisant de plus en plus familière, dès 2000, au gré des négociations palestiniennes. Avec ses rares cheveux peignés en arrière, ses moustaches grises et ses costumes impeccables, ce septuagénaire affiche une élégante prestance. Ceux qui l’ont rencontré notent son autorité naturelle. Il en impose. Rares sont ceux qui se hasardent à s’exprimer publiquement sur lui, prévenant même des risques à faire paraître un article à son sujet… Bien qu’élevé au rang de ministre sans portefeuille, il n’aime ni la lumière ni les honneurs, les mondanités l’agacent. Quand il n’est pas en déplacement – souvent directement mandaté par Hosni Moubarak auprès des autres chefs d’Etat occidentaux ou arabes – il reçoit, écoute. Pas un ministre, pas un chef d’Etat, pas une personnalité ne vient au Caire sans qu’il ne les voie.

Les coulisses plutôt que le faste

Son apparition sur la scène publique a coïncidé avec la montée en puissance de Gamal Moubarak, le fils du raïs. Alors qu’Hosni Moubarak, 80 ans, s’est toujours soigneusement gardé d’officialiser sa succession en nommant un vice-président, les deux hommes sont cités comme ses plus probables dauphins. A chacun ses atouts. Gamal est jeune, 45 ans, et il est à l’origine de la libéralisation de l’économie égyptienne qui a permis au pays, en quelques années, d’afficher une croissance de 7 %.

Mais Gamal est avant tout le fils de son père : un scénario dynastique qui hérisse les Egyptiens, révoltés contre le népotisme et la corruption. Et surtout, il n’est pas un militaire. Or, depuis le renversement de la monarchie, en 1952, l’armée a fourni à l’Egypte tous ses chefs d’Etat. Omar Suleiman serait-il son candidat naturel ? Pas si sûr, estime la politologue Sophie Pommier, auteur de Egypte, l’envers du décor (éd. La Découverte), qui souligne que l’armée régulière vit parfois mal le traitement privilégié réservé aux hommes des renseignements.

Cependant, bien qu’il soit impossible de connaître le choix des généraux, Suleiman, qui est également apprécié des milieux d’affaires, pourrait partir favori, si ce n’était son âge… Si Hosni Moubarak, octogénaire, venait à mourir soudainement, Suleiman serait probablement le mieux placé. Mais en 2011, date de la prochaine présidentielle, sera-t-il toujours d’attaque à 76 ans ? En a-t-il d’ailleurs envie ? Rien n’est moins sûr, affirment de nombreux observateurs. Les fastes du pouvoir suprême ne semblent pas intéresser cet homme qui n’a de cesse de démêler les nœuds du Proche-Orient. Mais toujours en coulisses.

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