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Global Change, gli Indignati nel mondo

La giornata del Global Change nel mondo. Il panorama fatto da Le Monde stasera sabato 15.10.11:

A la Une > Crise financière

La première “journée planétaire” des Indignés

LEMONDE.FR avec Reuters et AFP | 15.10.11 | 18h01   •  Mis à jour le 15.10.11 | 18h44

De Madrid à New York, comme dans des centaines de villes à travers le monde, les “indignés” ont manifesté samedi contre la précarité liée à la crise et le pouvoir de la finance. “D’Amérique jusqu’en Asie, d’Afrique à l’Europe, les peuples se lèvent pour revendiquer leurs droits et réclamer une vraie démocratie”, explique le manifeste du 15 octobre : “les puissances travaillent pour le bénéfice de quelques uns, ignorant la volonté de la grande majorité. Cette situation intolérable doit cesser”.

Cinq mois après l’apparition du mouvement le 15 mai à Madrid, les protestataires ont joué la carte symbolique en se rassemblant près des hauts lieux de la finance, comme le quartier des affaires de New York (occupé depuis près d’un mois par des “anti-Wall Street“), la City de Londres ou la Banque centrale européenne à Francfort. Mais dans l’ensemble, la mobilisation est restée relativement limitée et n’a pratiquement pas perturbé les grandes villes concernées.

À Rome, toutefois, les rassemblements ont dégénéré dans l’après-midi. La police a fait usage de gaz lacrymogènes et de canon à eau pour disperser les manifestants après une série d’incidents imputés par plusieurs témoins à des militants anarchistes des “black blocs”. Près du Colisée, des affrontements ont éclaté entre la police et des manifestants qui jetaient des bouteilles et des pierres contre les forces de l’ordre.

Quatre voitures ont été incendiées et le feu s’est propagé à un bâtiment situé à proximité. Des vitrines de magasins et de banques ont été brisées lors de ces incidents qui ont fait au moins un blessé. Selon l’agence de presse Ansa, des manifestants ont également saccagé des locaux du ministère de la Défense.

À Madrid, cinq colonnes sont parties dans la matinée des quartiers périphériques pour refaire le chemin jusqu’à la Puerta del Sol, la place emblématique qu’ils avaient occupée pendant un mois au printemps, où ils prévoient de passer la nuit de samedi à dimanche. “Le problème, c’est la crise, révolte-toi”, proclamait une grande banderole en tête de la marche partie de Leganes, à une quinzaine de kilomètres au sud de Madrid.

En Espagne, un pays frappé par un chômage record de 20,89 %, la voix des “indignés”, portée par un large soutien populaire, a su se faire entendre, notamment grace aux manifestations qui ont empêché ou retardé les expulsions de dizaines de propriétaires surendettés depuis le début de l’été.

À Londres, des centaines “indignés” se sont rassemblés dans la City. Ils ont notamment écouté un discours du Julien Assange, fondateur de Wikileaks. “Je suis venu par solidarité avec les mouvements qui se déroulent dans le monde entier”, confiait un enseignant sur place : “nous voulons qu’il y ait un peu de justice dans le système financier mondialisé”.

Aux Pays-Bas, un millier de manifestants se sont rassemblés à La Haye, autant sur la place de la Bourse à Amsterdam. Environ cinq cent personnes étaient également rassemblées sur la place d’armes à Zurich, lieu emblématique de la finance suisse où sont situés les sièges d’UBS et du Crédit suisse. En Allemagne, les protestaires se sont pour leur part notamment retrouvés à Berlin et devant le siège de la banque centrale européenne, à Francfort.

Samedi matin, quelques centaines de manifestants ont défilé dans les grandes villes d’Asie, comme Tokyo, Sydney et Hong Kong. A Johannesburg, une cinquantaine de personnes se sont donné rendez-vous devant la plus importante Bourse d’Afrique, portant des pancartes avec les mots “A bas le capitalisme”, “Que le peuple partage les richesses”.

En Australie, où était donné le coup d’envoi de cette journée de mobilisation, un millier de personnes se sont réunies sur une place du centre-ville de Melbourne. Quelque 2000 manifestants, des représentants de la communuauté aborigène, des syndicalistes et des militants communistes, se sont réunis à Sydney devant la banque centrale d’Australie. 

A New York, le mouvement Occupy Wall Street, qui s’est nourri aux Etats-Unis du chômage des jeunes et de l’accroissement des inégalités, et occupe un parc de l’une des plus célèbres places financières de la planète, a appelé à un rassemblement à Times Square.

En France, au pays de Stéphane Hessel, auteur d’“Indignez-vous”, qui a donné son nom au mouvement à travers le monde, la mobilisation est paradoxalement restée limitée, avec des cortèges peu fournis. Certains chercheurs expliquent ce phénomène par un chômage des jeunes moins massif que dans certains pays touchés par la crise financière, et l’importance des mouvements syndicaux qui canalisent déjà les revendications.

Ceux qui se surnomment “les 99%” et ne tolèrent plus la “cupidité” des 1% les plus favorisés se sont néanmoins fait entendre dans une trentaine de villes de province. A Paris, des centaines de personnes se sont rassemblées en début d’après-midi devant les gares, place du Châtelet et dans le quartier de Belleville, notamment. Tous devaient ensuite converger vers 17 heures, après un passage pour certains près de la Bourse, devant l’Hôtel de ville pour tenir une “assemblée populaire”, selon le mouvement “Démocratie réelle maintenant”.

Les “indignés” étaient environ 500 à Grenoble, selon les organisateurs, mais ils n’étaient qu’une centaine à Marseille où ils se sont regroupés sur la place du général De Gaulle, à proximité de la chambre de commerce. A Nantes, une centaine de personnes se sont rassemblées sur la place Royale, une zone piétonne du centre-ville sur laquelle quatre banques ont installé des succursales.

“Je suis ici pour pointer les incohérences du système”, explique Géraldine, qui a revêtu la robe blanche et le bonnet phrygien rouge de Marianne. “On nous demande d’aller voter pour des choses qui sont déjà décidées. Or, la République, c’est nous, pas le type qui a fait l’ENA !”, ajoute-t-elle.

Dall’Independent:

Across the world, the indignant rise up against corporate greed and cuts

Violence mars Rome protest, but in scores more cities tens of thousands take peacefully to the streets 

By David Randall and Matt Thomas 

Protests against corporate greed, executive excess and public austerity began to gel into the beginnings of a worldwide movement yesterday as tens of thousands marched in scores of cities. The “Occupy Wall Street” protest, which started in Canada and spread to the US, and the long-running Spanish “Indignant” and Greek anti-cuts demonstrations coalesced on a day that saw marches or occupations in 82 countries. 

Some protests were small, as in Tokyo, where only 200 turned up; some were large, as in Spain, where around 60 separate demonstrations were staged; and some were muted, as in London, where nearly 2,000 intending to march on the Stock Exchange obeyed police who turned them back. As dusk fell, some 500 of them were kettled in St Paul’s churchyard. 

Only one, in Rome, was violent. Here, among an estimated 100,000 protesters, were a few who broke away and hurled bottles, smashed shop windows, torched cars and attacked news crews. There were reports that the defence ministry had been partly trashed. Most of the disorder took place near the Colosseum, and police charged the protesters and fired water cannon. Some demonstrators fled, but others turned against the troublemakers, trying, with limited success, to stop them. 

Italy, with a national debt ratio second only to Greece’s in the 17-nation eurozone, is rapidly becoming a focus of concern in Europe’s debt crisis. But even in Germany – part of the solution to the crisis rather than the problem – around 4,000 people marched through the streets of Berlin with banners that urged the end of capitalism. Some scuffled with police as they tried to get near the country’s parliamentary buildings. In Frankfurt, continental Europe’s financial capital, some 5,000 people protested in front of the European Central Bank. 

In Spain, six marches were set to converge on Madrid’s Puerta del Sol plaza just before dusk yesterday. This is the country where, in May, groups which became known as the Indignant Movement established the first around-the-clock protest camps that lasted for weeks in cities and towns. Portuguese angry at their government’s handling of the economic crisis were due to protest in central Lisbon later yesterday evening. Portugal is one of three European nations – the others being Greece and Ireland – that have already needed an international bailout. 

In Stockholm, 500 people gathered to hear speakers denounce capitalism at a peaceful rally. They held up red flags and banners that read: “We are the 99 per cent” and “We refuse to pay for capitalism’s crisis”. The reference was to the world’s richest 1 per cent, who control billions in assets, while billions around the world live in poverty or are struggling economically. Bilbo Goransson, a trade union activist, declared through a megaphone: “There are those who say the system is broke. It’s not. That’s how it was built. It is there to make rich people richer.” 

Anti-banking protests outside St Paul’s cathedral yesterday drew a crowd of around 2,000. The “Occupy London” protesters gathered with the intention of taking over the plaza in front of the London Stock Exchange but were turned back at Temple Bar by mounted police. The crowds returned to St Paul’s churchyard where WikiLeaks’ Julian Assange spoke briefly. 

With only one arrest it was a peaceful event, drawing a wide profile of protesters. Mark Manney, a 36-year-old American businessman, said: “I’m here on a business trip but I wanted to lend my support. I think that banks are responsible and we have to change as a society.” 

The singer Billy Bragg was also in the crowd. “Today is about accountability,” he said. “People want to see a change in the way things are done.” He believed yesterday’s protest represented a shift in the way the public views demonstrations. “I think the attitude coming out of protests here and on Wall Street has been incredibly positive,” he said. “It’s a desire to build, rather than smash things up.” 

In Canada, hundreds gathered in Toronto’s financial district to decry what they said was government-abetted corporate greed which has served elites at the expense of the majority. Further protests were planned yesterday for other Canadian cities, while, in the US, marches were scheduled in cities large and small, from Providence, Rhode Island, to Little Rock, Arkansas; from New York to Seattle. In the Bosnian city of Sarajevo, there was a different tone: hundreds walked through the streets carrying pictures of Che Guevara, old communist flags and placards that read: “Death to capitalism, freedom to the people”. 

Turnout was light in Asia, where the global economy is booming. In Sydney, around 300 people gathered, cheering a speaker who shouted, “We’re sick of corporate greed! Big banks, big corporate power standing over us and taking away our rights!” Only 200 people protested in Tokyo; and in the Philippines, about 100 people marched on the US embassy in Manila to express support for the Wall Street protests. 

A group of 100 prominent authors, including Salman Rushdie, Neil Gaiman and the Pulitzer prize-winning novelists Jennifer Egan and Michael Cunningham, signed an online petition declaring their support for “Occupy Wall Street and the Occupy Movement around the world”. And there were stinging words yesterday in The New York Times’ leading article for David Cameron and George Osborne. It began: “For now, Britain’s economy has been stuck in a vicious cycle of low growth, high unemployment and fiscal austerity. But unlike Greece, which has been forced into induced recession by misguided European Union creditors, Britain has inflicted this harmful quack cure on itself.” It ended: “Austerity is a political ideology masquerading as an economic policy. It rests on a myth, impervious to facts, that portrays all government spending as wasteful and harmful, and unnecessary to the recovery. The real world is a lot more complicated. America has no need to repeat Mr Cameron’s failed experiment.” 

Several years after the Western financial crisis began, and with growing momentum it seems, new dividing lines – if not battle lines – are being drawn up.

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